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le gout du savoir

“Le coût de l’éducation est élevé, mais le coût de l’ignorance est encore plus grand.” - dit en anglais et sûrement par Benjam Franklin.

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Il n’existe pas de terme exact pour ‘underdog’ ou ‘outsider’ en français, mais ces mots décrivent bien une réalité universelle : être considéré comme perdant d’avance. Le combat de David contre Goliath, où un jeune homme affronte un géant redouté, est l’exemple typique. Naturellement, le géant est le favori, imposant par sa taille, sa force et son expérience au combat, face à un jeune homme frêle et inexpérimenté.

Ce combat illustre plusieurs oppositions : la jeunesse contre l’expérience, le combat rapproché contre l’attaque à distance, et l’armé (avec armure) contre le non-armé. Avec cette histoire, on peut aussi aisément faire le parallèle entre la légèreté, l’adaptabilité, et peut-être l’insouciance d’un côté, et la puissance, la conformité et l’expérience de l’autre. Goliath, terrassé d’une pierre dans le front, n’a pas perdu le combat en raison de sa force ou de son expérience, mais à cause de son manque d’adaptabilité. Là où David, sans expérience, préjugé ou attente, a su imposer ses règles pour obtenir un avantage décisif. En y réfléchissant, peut-être que David était en réalité le favori, maîtrisant son domaine, le combat à distance, il a su l’imposer à son adversaire. Goliath, focalisé sur un combat au corps à corps, n’a pas su ou pu s’adapter à un adversaire combattant à distance.

Mais alors, comment Goliath aurait-il pu augmenter ses chances face à David ? Si Goliath avait eu l’opportunité de s’entraîner avec des jeunes inexpérimentés du style de David, il est probable que certains d’entre eux auraient utilisé une fronde, permettant à Goliath d’anticiper ce vecteur d’attaque.

Dans le monde des affaires, les ‘Goliaths’ sont ces grandes entreprises dominantes, tandis que les ‘Davids’ (à défaut de qualificatif) sont souvent représentés par les ‘start-ups’ (étrangement, encore un mot sans véritable équivalent en français), dynamisées par le capital-risque. Pour continuer le parallèle avec David, en réalité, ce sont les entreprises qui refusent l’armure qu’on leur offre, celles qui pense autrement, qui, avec peu, accomplissent beaucoup. Elles incarnent l’ingéniosité, l’audace et la capacité à perturber les normes établies, prouvant ainsi qu’avec de la créativité et une stratégie bien pensée, même les géants les plus redoutables peuvent être défiés et vaincus.

Ou bien les ‘Goliaths’ sont les entreprises américaines (sans équivalent français, encore une fois), qui dominent les nouveaux marchés des pays développés et donnent la marche à suivre. Ainsi, les ‘Davids’ seraient toutes les autres entreprises (non américaines ?) qui viendraient à imposer leurs règles. Mais pour cela, il faut sortir du progrès ‘horizontal’, qui consiste à copier ce qui marche, et favoriser l’approche ‘verticale’, qui consiste à prioriser l’innovation, faire une révolution. Continuer cette ‘horizontalité’, signifie aller au corps à corps avec Goliath, alors qu’une approche plus ‘verticale’, signifie l’apport de nouvelles armes. Aujourd’hui, avec des outils comme l’IA générative, les Davids ont l’équivalent de leur fronde, et maintenant, il suffit d’apprendre à la maitriser et de trouver les idées à lancer.

Pour rester dans la course, les Goliaths pourraient/devraient envisager de collaborer avec les Davids, de s’entraîner avec eux, pour grandir ensemble et ainsi allouer une part de leur capital. Une sorte de sparring(encore un mot sans équivalent français) qui pourrait bénéficier à tous. De la même façon que lors de l’ère industrielle, les machines ont permis de réduire les coûts de production, l’IA permet de réduire le ‘coût’ d’exécution d’une idée, et nous sommes dans une nouvelle ère, l’industrialisation 2.0. Celle-ci a déjà commencé depuis l’arrivée de l’internet et sera sûrement beaucoup plus rapide que la précédente.

Nous vivons un moment important dans l’histoire de l’humanité, nous assistons à une révolution du savoir, où presque tout un chacun peut avoir un accès quasi instantané à l’éducation sur presque tous les sujets. Autrement dit, chaque être humain peut apprendre tout ce qui ne requiert pas d’interaction physique (et encore). Plus besoin de faire de grandes études, le coût du savoir vient de chuter à 20€ par mois. Chacun d’entre nous peut apprendre ce qu’il veut tant qu’il est intéressé par le sujet. Cependant, cela soulève des questions sur la manière dont nous valorisons et utilisons le savoir. Allant jusqu’à questionner la nécessité de certaines connaissances, par exemple, est-il nécessaire de savoir calculer de tête : 191 * 13, quand l’utilisation d’une calculatrice est possible ? Certains rétorqueront que l’IA peut faire des erreurs et qu’elle n’est pas 100% fiable les yeux fermés. J’y répondrais que les humains aussi et qu’il faut savoir faire preuve de bon sens.

De la même manière qu’on apprend à un enfant à compter avant d’utiliser une calculatrice, puis à utiliser cet même outil de façon complémentaire, pas besoin de calculatrice pour trouver la réponse à 7*6 ou 11 * 11. Dans la même veine, il faut utiliser l’IA comme complément, un outil d’aide à la clarification, à la synthétisation, pour faciliter la compréhension, etc. Par exemple, si je souhaite comprendre comment fonctionne un ordinateur, plus besoin de trouver un livre ou une personne savante (et surtout qui sera adapter à mon niveau de compréhension), il me suffit de poser des questions et de laisser vagabonder ma curiosité …